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Le détachement
de Viroflay en 1914
Une commune rurale,
des maraichers et
des éleveurs

Viroflay a toujours été une commune maraîchère. Quand la Première Guerre mondiale a éclaté, elle ne comptait plus beaucoup d'éleveurs et de cultivateurs parmi sa population.

 

Déjà avant la guerre, Viroflay était non seulement une ville attractive grâce à ses forêts, mais aussi grâce à son calme pas loin de la capitale bruyante. En temps de guerre, Viroflay reste attrayante, c’est pourquoi les restaurateurs et hôteliers sont nombreux.

 

Dans les zones occupées par les allemands, les évacuations forcées se sont multipliées. Elles touchent les gens sans profession et les indigents, car se sont des bouches à nourrir, une charge au moment où l'occupant a besoin d'une main-d'oeuvre disponible qu'il enrôle de force pour le travail. À ceux-ci, il faut ajouter les populations qui fuient les zones de combat vers des régions plus calmes. Dans les départements de refuge comme celui de Seine-et-Oise, les réfugiés sont dispersés dans toutes les communes.

 

La ville versait des allocations aux réfugiés. Mais il existait de grandes difficultés à nourrir et habiller les réfugiés du pays voisin.

 

En revanche, ce n’était pas uniquement des Belges qui ont cherché refuge à Viroflay : c’était aussi des Français qui ont été touchés par la guerre. Ils ont souvent tout laissé dans leurs anciennes villes et sont arrivés avec rien, d’où leurs nombreuses demandes d’aide à la mairie. Après la guerre, les réfugiés belges ont quitté Viroflay au fur et à mesure, malgré le fait que quelques-uns de leurs villages belges n’existaient plus. Cependant, un certain nombre de réfugiés français est resté à Viroflay. 

Mais Viroflay n’était pas qu’un village accueillant, mais aussi un village duquel beaucoup d’habitants ont fuit au début de la guerre.

Il se pose la question de savoir comment la population a été touchée par cette guerre. Premièrement, on a réquisitionné leurs moyens de transports. C’était durant la bataille de la Marne en septembre 1915, les Viroflaysiens ont du mettre à disposition leurs chevaux et voitures.

 

Le rationnement

La production agricole est particulièrement touchée par le départ des travailleurs et chute de 30 à 50%. Le gouvernement est obligé de rationner le pain, le sucre, les pommes de terre... La production industrielle baisse aussi, or l'armée a besoin du charbon et de l'acier. L'État appelle toute la population à économiser.

 

Des restrictions

La population économise l'énergie, le tabac, le lait, la farine, les oeufs, le sucre... A partir de 1917 sont prescrits deux jours sans viande. pour Viroflay, ce sera le lundi et le mardi, jours alors sans marché. Toutes les activités sont touchées par ces restrictions mais la vie continue à l'arrière...

 

Les enfants: l'instruction

En 1914, la rentrée scolaire fut avancée au 17 août.

La mise en condition des enfants est perceptible dans la politique scolaire: brutalisation du discours du maître et organisation de journées de quête et de concours au profit des combattants. dans les jeux apparaissent des jouets stratégiques et des panoplies d'infirmières. Les thèmes de propagande qui leur sont destinés sont la diabolisation de l'ennemi et le sacrifice offert aux soldats et aux victimes.

L'accueil
des réfugiés
Les effets sur la population

 

Réquisition, mobilisation, hébergement de réfugiés… Viroflay, comme de nombreux villages de l’époque a été marqué par le conflit. Comment la guerre a-t-elle affecté Viroflay et sa population ? 

 

En temps de guerre, Viroflay connût une forte augmentation de sa population: en 1915, Viroflay comptait environ 4000 habitants, en 1919 4900 habitants.

 

 

La vie des Viroflaysiens fut marquée par la présence des militaires: cantonnements, lieux de convalescence, présence de détachements, réquisition de propriétés, poudrière et champ de tir à la Sablière. Elle le fut aussi par des privations et quelques alertes à la Grosse Bertha.  

Le détachement de Viroflay posant dans une cour pavée en 1914. Ce détachement était rattaché au 11ème régiment d'artillerie territoriale. A l'époque, on croyait que la guerre serait de courte durée, d'où le  nom du détachement.

 

La plus grosse contrainte, la plus gênante et la plus spectaculaire fût celle des réquisitions:

-Logement des gens de troupes;

-Cantonnements et passages de troupes dans la commune de Viroflay depuis le début de la guerre;

-Réquisitions diverses;

-Demande de chauffage pour le cantonnement d'artillerie;

-Paiement des dégâts constatés après le passage des troupes.

 

 

4 août 1914 : Louis Clément, maire de Viroflay, rédigea une adresse au Président du Gouvernement de la République :

" Messieurs et Chers Collègues, Le Conseil Municipal, interprète des sentiments unanimes de la population de Viroflay, adresse à Monsieur Poincaré, Président de la République et au Gouvernement de la République française l'expression de son entier dévouement. Il adresse à ses concitoyens et à ses enfants, et, à tous les français combattants, des voeux ardents de victoire pour la noble cause qu'ils défendent. Il prie toutes les familles de notre chère commune d'accepter toute sa sympathie pour la douloureuse séparation, qu'elles ont toutes acceptée avec un si ardent patriotisme."

Septembre 1914 : Les Allemands sont aux portes de Paris. Les Viroflaysiens quittent massivement leurs domiciles. Pour éviter les pillages des maisons abandonnées, des volontaires cyclistes sont mobilisés pour surveiller la ville de nuit.

10 août 1914 : Le terrain de la Sablière, appartenant à la commune est réquisitionné pour y installer une poudrière.

17 août 1914 : Rentrée des classes. Les institutrices s’occupent des filles et des garçons. S’il n’y a pas assez d’enseignants, des bénévoles pourront être appelés. « Toute facilité sera laissée aux parents d’employer leurs enfants aux travaux des champs. »

3 septembre 1915 : Le conseil municipal décide de constituer un stock de charbon de 60 000 kg pour le vendre aux personnes qui n’arrivent pas à s’en procurer.

Entre 1915 et 1919 : La population viroflaysienne est passée de 3 937 habitants à 4 900 avec les réfugiés. Ces derniers subsistent grâce à une allocation et à la charité publique. Le maire de Viroflay est chargé de distribuer les allocations, et les orphelins sont pris en charge par les religieuses.

24 août 1916 : Le Conseil décida de saluer la victoire de Verdun en rebaptisant "avenue de Verdun" le chemin joignant la rue de Jouy à la place de la gare de Chaville-Vélizy.

Dans le même temps, les prés du Haras étaient réquisitionnés pour recevoir les troupeaux des services de l'Armée.

1917 : Au début de l'année, les difficultés du ravitaillement commencent.

Le préfet autorise la coupe des bois communaux pendant le rude hiver 1917.

17 mars 1917 : Madame Vignes offrit gracieusement son terrain (emplacement du C.E.S.) pour une durée de trois ans afin d'y effectuer des plantations de légumes.

12 octobre 1918 : La victoire était proche et la municipalité transmit l'adresse suivante à Monsieur Clémenceau, Président du Conseil, Ministre de la Guerre, exprimant "son admiration pour l'énergique exemple qu'il a donné en exaltant tous les courages" et le priant "de bien vouloir transmettre au Maréchal Foch et à ses braves soldats l'expression de la reconnaissance des habitants de Viroflay pour les combats glorieux qu'ils viennent de livrer à un ennemi implacable, combats qui vont délivrer le sol sacré de la Patrie et assurer au monde entier une ère de paix et de justice."

Novembre 1918 : Les réquisitions se poursuivent après la guerre. La ville doit encore loger les soldats qui participeront au défilé de la Victoire.

Sources :

Gazette de Viroflay, février 1992, par Hélène de Gisors.

 

L’ouvrage, intitulé « VIROFLAY », auteurs Eric Jolly et l’ACVFTI (Association des cartophiles de Viroflay au fil du temps par l’image), collection Mémoire en Images, éditions Alan Sutton 2013.

 

Cartes postales: Association des cartophiles - Viroflay au fil du temps par l'image, président MonsieurJean Larour.

 
L'effort de guerre
Financer la guerre

L'État lance des emprunts pour la défense nationale. Les deux premiers de novembre 1915 et d'octobre 1916 ont rapporté respectivement 13,3 milliards et 10 milliards de francs. Ces emprunts perpétuels et non remboursables étaient payables en bons du Trésor. Ils ont été popularisés par d'importantes campagnes d'affiches. Des artistes connus à l'époque ont mis leur talent au service de cette propagande de guerre.

 

Les jardins ouvriers

Tandis que les hommes étaient au front, une partie du pays était occupée ou dans la zone des armées. Il fallait nourrir le pays; le moindre lopin de terre et les bras pour les cultiver étaient donc précieux.

Au mois de mai 1916, une circulaire du Ministre de l'Agriculture attire alors l'attention des préfets "sur les conséquences heureuses que pourraient avoir dans les circonstances actuelles, pour l'alimentation des familles modestes et celles de nos soldats, le développement de la culture des petits jardins.

Le 2 février 1917, alors que la guerre durait déjà depuis deux ans et demi, c'est l'appel conjugué des Ministres de l'Education Nationale et de l'agriculture à la jeunesse scolaire.

Comment ont réagi les Viroflaysiens à ces dispositions? 

Nombreuses étaient encore alors à Viroflay les résidences de vacances de riches parisiens. Un certain nombre de ces propriétaires, non résidents permanents, sollicités ont accepté de signer un bail en bonne et due forme qui mettait leur terrain à la disposition de jardins ouvriers.

Mais certains jardins ont été concédés gratuitement par leurs propriétaires. Le 17 mars 1917, Madame Vignes offrit gracieusement son terrain (emplacement du C.E.S.) pour une durée de trois ans afin d'y effectuer des plantations de légumes.

S'il y a des bailleurs, la demande aussi est forte pour se voir attribuer des lots à jardiners. Au total, 15 lots étaient attribués à des habitants de Viroflay au début d'avril 1917.

Cette initiative semble donc avoir remporté un réel succès et créé peu de difficultés.

Les orphelins de guerre

Le très grand nombre d'orphelins laissés par le premier conflit mondial a suscité la création d'oeuvres de protection qui faisaient appel à la charité publique. Comme d'autres communes des banlieues boisées, Viroflay a accueilli un refuge de l'Oeuvre française pour les orphelins de guerre.

Viroflay : un village dans la guerre

 

31 juillet 1914 : Un arrêté du ministère de la Guerre ouvre le droit de réquisition dans la commune de Viroflay.

2 août 1914 : Mobilisation générale. La fête communale, prévue le même jour, est annulée.

L'impact de la Grande Guerre à Viroflay

" Viroflay a pleuré cent douze de ses habitants, fauchés sur le front" 

Le lieutenant François Thomas et tous les autres

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